manifestation

Manif de nuit féministe contre le viol

Nous relayons cet appel à une manif de nuit le vendredi 23 novembre à 20h, Place du Théâtre à Lille.

MANIF DE NUIT FÉMINISTE CONTRE LE VIOL
manif interdite aux hommes cis*

vendredi 23 novembre 2012, 20h

place du Théâtre (face à l’Opéra), Lille

Toutes les 45 secondes, une femme est violée dans le monde.
Environ 75000 femmes sont violées chaque année en France.
Le viol n’est pas un acte isolé mais un phénomène de société.

74% des viols sont commis par une personne proche de la victime.
91% des viols ont lieu au domicile de la victime ou de l’agresseur.
Les violeurs ne sont pas des inconnus fous dans une ruelle sombre, ce sont la plupart du temps des hommes connus de la personne qu’ils agressent, des pères, des maris, des amis, des voisins, des collègues. Ils sont issus de toutes les classes sociales.

Selon le Collectif Féministe Contre Le Viol, seule une femme sur 10 porte plainte. Une minorité des viols seront reconnus au tribunal, et une minorité encore plus restreinte des agresseurs seront condamnés. Il est toujours difficile de parler d’un viol et d’être prise au sérieux ou de ne pas être soi-même incriminée (accusée d’être une menteuse ou de l’avoir cherché), comme le montre le traitement médiatique des récentes affaires de viol impliquant des hommes publics (J-L. Lahaye , R. Polanski, DSK, J. Assange). De plus, certaines circonstances peuvent rendre encore plus compliqué le dépôt d’une plainte (notamment quand la victime n’a pas de papiers ou qu’elle a des papiers dont l’état civil ne lui correspond pas). Les prostituées, elles aussi, font partie d’une catégorie de personnes particulièrement exposées au viol. Ces dernières années, plusieurs lois les réprimant et aggravant leurs conditions de vie ont été adoptées. De plus, au regard du traitement judiciaire des différentes affaires d’agressions de prostituées par des policiers, on peut imaginer l’accueil qui est réservé au dépôt de leurs plaintes.

Le viol n’est pas un acte sexuel qui dérape, une pulsion incontrôlable. Il est un acte de domination, une appropriation du corps de l’autre. Il est parfois même utilisé ouvertement pour enfermer une personne dans sa condition d’”appropriable”. On peut citer comme exemple le viol punitif des lesbiennes et/ou des meufs trans, les viols de guerre ou utilisés comme une arme politique, ou encore les viols médicaux que subissent les personnes trans.

Ces réalités montrent bien que le viol est un phénomène de société qui traverse tous les milieux et que ceux qui voudraient se servir de cette question comme caution à des propos ou politiques racistes ne cherchent qu’à nous instrumentaliser.

Les agressions permanentes dans la rue (ce harcèlement si souvent perçu par les hommes comme de la drague légitime), la banalisation des agressions sexuelles, la décrédibilisation des personnes victimes de viol et leur criminalisation contribuent à confiner ces actes dans la sphère privée et à maintenir la chappe de silence sur eux.

À l’occasion de la journée mondiale contre les violences masculines, rendons visibles les agressions!
Pour que cesse l’impunité de la domination masculine!
Marchons la nuit pour ne plus jamais nous faire marcher dessus!

COLLECTIF LILLOIS CONTRE LE VIOL
collectiflilloiscontreleviol@gmail.com

*un homme cis est un homme dont le sexe social correspond à celui assigné à la naissance.

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Cortège féministe à la pride

Le Samedi 2 juin, à 14h, au départ de la place de la République aura lieu la Pride de Lille. Nous avons décidé d’y être visibles derrière une banderole « Renversons ce monde de merde, Révolution féministe ! » et d’y diffuser le tract qui suit. Nous appelons toutes les féministes qui se retrouvent dans ce tract à nous rejoindre derrière la banderole (qui sera violette, précision donnée pour se retrouver plus facilement dans le cortège).

Le tract, donc :
En 1969, aux États-Unis, des émeutes éclatèrent en réaction à une des nombreuses descentes de police qui visait ce qu’on appelle aujourd’hui la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, BiEs, Trans). Par cette répression violente et quotidienne, officielle (descentes de police, contrôles d’identité, refus de laisser l’accès à des droits élémentaires,…) ou officieuse (coups, insultes, discriminations à l’embauche, viols, bannissements des familles, humiliations, moqueries, …), la société entendait bien nous renvoyer à nos placards. Si les modes de répression sont parfois plus insidieux, la situation n’a pas tellement changé. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, nous sortons dans la rue, fières et visibles, pour cracher à la face du monde que nous existons malgré lui, et que nous luttons contre son système oppressif.

Nous ne nous reconnaissons pas dans ces prides bleu-blanc-rouge qui reflètent bien la montée du nationalisme et du républicanisme de la société. Nous ne voulons pas intégrer cette société hétéropatriarcale, capitaliste et raciste, d’une part parce-que nous voulons la détruire, d’autre part parce-qu’il faudrait, pour y être pleinement acceptéEs, qu’on adopte la pensée dominante qui piétine allègrement touTEs celles qui restent bloquéEs aux portes d’entrées, qui font tâches dans le joli petit paysage bourgeois, blanc, hétérosexuel, cissexiste et machiste.

Nous ne nous reconnaissons pas dans ces prides où nous croisons des élus, des flics et des patrons de commerces, c’est-à-dire ceux qui gèrent ce système pourri, leur bras armé, et ceux qui en profitent.

Nous ne nous reconnaissons pas dans ces prides à l’imagerie misogyne où règne comme ailleurs l’hégémonie des hommes.

Nous ne nous reconnaissons pas dans ces prides qui n’ont plus, comme seule revendication, que celle de l’égalité des droits. D’abord parce-que nous ne faisons pas confiance à ceux qui nous ont toujours réprimées pour nous accorder un statut correct et une vie décente, ensuite, parce-que l’égalité des droits, dans une société qui se veut universelle et qui donc nie l’existence des rapports de classes, serait insuffisante, puisque les problèmes que nous vivons nous sont spécifiques et que les dominants n’y sont pas confrontés. Par exemple, pourquoi militer pour pouvoir se marier alors que le mariage est une des plus anciennes institutions fondatrices de la famille, un outil d’oppression des femmes qui permet le viol, les violences conjugales, l’enfermement et l’exploitation domestique, alors que nous pourrions revendiquer l’abolition du mariage pour touTEs.

Nous ne voulons pas des miettes, nous voulons tout et tout de suite !
Notre fierté n’est pas nationale, nous ne laisserons pas les républicanistes homos qui lavent plus blanc que blanc prétendre être la voix de toute notre communauté !
Contre la domination hétéropatriarcale cissexiste, colère féministe !
En attendant de détruire ensemble cette république de merde, nous appelons toutes les féministes à rejoindre notre cortège derrière la banderole : « Renversons ce monde de merde, révolution féministe ! »

Pride 2012
APOCALIPSTICK, Groupe féministe matérialiste qui se réunit en non-mixité meufs trans et/ou gouines créé en janvier 2012.

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